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Location DB > Canada > Quebec > Montreal > Saint-Sauveur Church > Histoire

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Mon, Jun 26th, 2006
posted by controleman
Histoire

Les débuts de la construction de la nouvelle église Trinity sont marqués, le 23 juin 1864, par une imposante cérémonie : la pose de la pierre angulaire. On y note la présence de l'évêque, le président du comité de construction, Hugh Taylor, un des architectes du projet M. Lawford (de la firme Lawford & Nelson), fait le dépôt d'une jarre commémorative dans la pierre angulaire. La musique, pour l'occasion, est assurée par l'orchestre du 30e Régiment.À peine quinze mois plus tard, l'église ouvre ses portes. La célébration d'ouverture, tenue le 17 septembre 1865, regroupe le révérend Francis Fulford, évêque de Montréal, le révérend J. Travers Lewis, évêque d'Ontario, le révérend Benjamin Cronyn, évêque de Huron ainsi que le révérend Bancroft qui sera chargé de l'église pendant 17 ans.

Les dons faits à l'église renseignent sur les gens qui composaient l'assemblée de Trinity à cette époque. Madame William Molson contribue une somme de $10 000 pour la construction du clocher.

« The two upper stories of the tower and the spire of the church were completed in 1866 through the munificence of Mrs. William Molson, who gave ten thousand dollars for that object. A small mural tablet in the vestibule of the church bears an inscription commémorative of her generosity"

Les fonds baptismaux, le lutrin, le pupitre et la chaire sont des cadeaux d'officiers anglais qui fréquentent l'église alors qu'ils sont stationnés à Montréal. Les cinq grands vitraux du chœur, réalisés par J.C. Spence and Sons de Montréal, sont aussi des dons. Celui du centre est offert par Charles Garth honorant la mémoire du premier révérend de la congrégation, Mark Willoughby. Les autres vitraux sont des dons du Colonel Moffatt, de J. G. Mackenzie, de C. J. Brydges et de Mr. Henry Rogers et de Wolverhampton en Angleterre (lequel était impliqué au sein de la congrégation à la première et seconde églises).

La nouvelle église s'inscrit dans un essor de la communauté anglicane à Montréal dont le nombre double entre 1851 (3 993) et 1861 (9 763) puis augmente progressivement jusqu'en 1891 (19 684)9. Si le quartier Saint-Louis compte toujours près de cinq fois plus de catholiques que de protestants, ces derniers composent tout de même 18% de la population du quartier. Ce nombre est très petit comparativement au quartier Saint-Laurent où ils représentent 40% de la population. D'ailleurs les architectes du projet, Lawford et Nelson, ont dû agrandir la capacité d'accueil de l'église en cours de construction : On y passe de 1000 à 1500 places. Charles Garth construit en 1871 une maison sur le lot immédiatement au nord de l'église l'a peut-être habitée jusqu'en 1897, date où elle est louée à Louis Pacifique Bernier.

L’église anglicane s'insèrent donc dans un contexte très particulier. En effet, le quartier se développe très rapidement à la fin du 19e siècle et devient le secteur de prédilection de la bourgeoisie canadienne-française qui y établit résidences et institutions.

Comme nous l'avons vu, depuis la construction de la première église, Trinity a toujours eu des liens privilégiés avec la garnison britannique. L'implication du Major W. P. Christie dans la construction de la première église, la tenue d'obsèques militaires dans la seconde, sa location pour servir de chapelle de garnison et les nombreux bienfaiteurs militaires associés à l'église de la rue Saint-Denis en témoignent. L'église Trinity a aussi toujours gardé cette proximité physique avec les militaires qui sont localisés au sud-est de la ville. Selon les époques, l'église n'est toujours qu'à quelques rues des casernes, de l'artillerie ou du manège militaire. « Pendant toute la première moitié du XIXe siècle, les installations militaires, dans la partie Est de la ville, domineront le paysage urbain : des casernes de quatre étages, des grands magasins pour le matériel et le ravitaillement militaires, des entrepôts pour l'artillerie et des hôpitaux. » La présence de l'armée est assez forte durant cette période à cause de sa fonction d'appui au pouvoir civil, notamment au moment des émeutes et des incendies. Les principales casernes sont dans l'enclos militaire de la partie Est de la ville, sur le bord du fleuve (où se trouve présentement le développement résidentiel Faubourg Québec). Même s'il est aujourd'hui particulier de constater que cette grande église anglicane s'implante dans ce qui deviendra sous peu le quartier de prédilection des canadiens-français, ce positionnement avait à l'époque tout son sens.

L'Armée britannique quitte la ville en 1870 après la Confédération ; et ses biens immobiliers sont cédés au gouvernement fédéral. Pour l'église Trinity, ce retrait signifie la perte de plusieurs fidèles et surtout celle de leurs généreuses contributions au maintien de l'église. C'est aussi à la fin du 19e siècle que la population anglo-saxonne se déplace graduellement vers le nord-ouest de la vieille ville. Suite au départ des militaires, la portion Est de la ville est développée par les bourgeois canadiens-français. Il y demeure toutefois nombre d'églises anglicanes et protestantes. Trinity, coupée de revenus autrefois assurés en grande partie par les militaires, vit une période financièrement très difficile. Le fardeau de la dette est si grand, qu'en 1882, l'église est saisie légalement par la Trust and Loan Company. Cette dernière accorde, à la congrégation, le droit d'y tenir des services religieux. Rapidement la congrégation se rassemble ; avec l'arrivée du révérend Mills, en 1882, l'église parvient à se sortir de ce marasme financier. Son dynamisme est tel, qu'il se produit une augmentation de familles pratiquantes qui étaient de 83 à son arrivée, à 445 à son départ, en 1896.

Il aura tout de même fallu l'intervention de l'évêque Bond, de l'archidiacre Evans, de A. F. Gault, de Charles Garth et d'autres amis de l'église pour qu'une somme suffisante d'argent soit amassée pour récupérer l'église. Toutes les dettes sont acquittées plus de vingt ans plus tard, en 1904.

Cependant les premières décennies du 20e siècle confirment le déplacement des fidèles vers l'ouest de la ville ; les anglicans de l'église Trinity chercheront à vendre pour une localisation plus près de leurs membres. Trinity s'amalgame à la congrégation du Good Shepherd où ils se rassemblent temporairement. En 1922, ils déménagement dans leur quatrième église, rue Sherbrooke Ouest. L'église, qui se nomme maintenant Trinity Mémorial, est dédiée à ceux qui sont morts à la Grande guerre. Elle est construite selon les plans des architectes Ross & Macdonald.

Église Saint-Sauveur
L'église, ainsi que la maison du sacristain, est vendue à la Corporation archiépiscopale catholique romaine de Montréal selon une entente conclue le 7 décembre 1922 pour la somme de $60 000. La congrégation syrienne catholique en prendra possession la même année. Selon l'entente de la vente, les anglicans retirent de l'église, l'orgue, les vitraux du chœur, l'autel, les fonds baptismaux, le lutrin et d'autres éléments de nature commémorative. Ils s'engagent à remplacer les vitraux par des verres clairs.

Nous ne savons pas ce qu'il est advenu de ces différents éléments liés au rite anglican. L'église Trinity actuelle n'en possède aucun. Il est fréquent de céder ce mobilier à d'autres églises du diocèse et même à d'autres confessions. Les archives du diocèse anglican mentionnent que l'autel est cédé à l'église anglicane Saint-Cyprien. L'orgue devait être déménagé ; mais il est détruit lors de l'incendie de l'église qui survient trois mois seulement après la vente. Peut être en a-t-il été de même pour les vitraux ; nous n'avons pu en trouver trace.

Dès son arrivée la communauté syrienne entreprend des travaux de rénovation pour l'adapter au rite. Avant même que la première cérémonie religieuse ait lieu, le feu ravage l'église. L'incendie débute dans la partie ouest de l'église. Les toitures sont complètement détruites et la flèche cède, tombant sur la nef. Le compte rendu du quotidien La Presse publie trois photographies de l'église incendiée qui confirment des dommages très importants. L'article de la Presse du 14 février 1923 mentionne que le presbytère et les immeubles voisins sont épargnés; mais l'ampleur des dommages à l'église laisse présager que le presbytère ait pu aussi être endommagé.

Rapidement la communauté entreprend des travaux ; dix mois plus tard, l'église ouvre à nouveau : le 9 décembre 1923. Les donateurs des vitraux qui ornent toutes les fenêtres de l'église indiquent qui a contribué à la reconstruction de l'église. On y retrouve des membres du clergé associés à la communauté syrienne et plusieurs noms de familles qui doivent provenir de la communauté syrienne-libanaise de Montréal. Il est aussi étonnant de constater l'appui de l'archevêché, sous la forme d'un vitrail. On retrouve aussi des vitraux offerts par Oscar et Napoléon Dufresne et par certaines personnes qui habitent à proximité. Toutes les verrières qui sont datées portent la date de 1923.

Tout comme l'église Trinity, qui a vu ses fidèles s'éloigner de l'église, Saint-Sauveur voit ses paroissiens se déplacer plus au nord de la ville qui est aussi le lieu d'implantation de plusieurs des nouveaux arrivants. La communauté melkite catholique s'implante au pays en trois phases. Les premiers débarquent à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle ; ensuite arrive le groupe des années 1950 et 1960 à la suite du Nassérisme ; enfin, les dernières vagues de 1975 à 1992 causées par la guerre du Liban et l'instabilité du Moyen-Orient. La communauté est composée d'Égyptiens, de Jordaniens, de Libanais, de Palestiniens et de Syriens. Elle est répartie à travers le Canada, avec certaines concentrations à Montréal, Ottawa et Toronto. Tous ces nouveaux arrivants augmentent le nombre de paroissiens ; bien que la paroisse Saint-Sauveur n'ait pas de limites géographiques, elle ressent le besoin d'assurer une présence où se trouve la plus grande concentration. On annonce un déménagement ; les journaux parlent même d'un projet de remplacement qui consisterait en un édifice de plusieurs étages pour de l'habitation ou une combinaison de bureaux-appartements. L'attachement de la communauté à cette église demeure important et, en janvier 1981, sur l'autorisation du cardinal de Montréal, Saint-Sauveur est haussée au rang de cathédrale.

Saint-Siège crée un diocèse au Canada pour les grecs-melkites catholiques qui sont remis à la sollicitude pastorale de son Exe. Mgr Michel Hakim. La paroisse Saint-Sauveur se détache donc de l'Archidiocèse catholique romain. Elle sera la seule église épiscopale de cette congrégation au Québec.
Au début des années 1980, la paroisse tente de réunir les sommes nécessaires à la restauration de la cathédrale ; des travaux de toiture et de maçonnerie deviennent pressants. Elle essuie deux refus d'aide financière de la part du ministère des Affaires culturelles (aujourd'hui le ministère de la Culture et des Communications) pour la restauration de sa cathédrale. « Le premier refus, exprimé par la Direction générale du patrimoine du ministère des Affaires culturelles à la communauté grecque-melkite catholique de Montréal, daté du 8 décembre 1981, comportait notamment les termes suivants : « L'église Saint-Sauveur a été grandement affectée par l'incendie en 1923. De plus, la facture architecturale inspirée du répertoire néogothique ne constitue pas un élément exceptionnel de ce style tant d'un point de vue national que régional. En conséquence, nous ne saurions recommander une intervention sur ce bâtiment dans le cadre de la Loi sur les biens culturels. »

S'il ne ferme pas la porte à l'examen d'une éventuelle demande de subvention pour un projet de musée byzantin, le second refus, en 1982, répète sensiblement les raisons invoquées dans la première lettre gouvernementale. Il reprend d'ailleurs une invitation précédemment adressée à la communauté de Saint-Sauveur : « Ce bâtiment contribue néanmoins de façon certaine à la qualité de l'environnement urbain de ce secteur et mérite d'être conservé. Nous vous encourageons donc à poursuivre vos projets de mise en valeur et vous offrons notre aide technique concernant vos travaux de restauration.»

Les besoins immédiats sont de l'ordre de $500 000. Les efforts de la paroisse sont dorénavant tournés vers le nord de la ville où elle a son centre communautaire. Elle fait l'acquisition d'un terrain en prévision d'une nouvelle église. La cathédrale est encore utilisée pour les grandes occasions comme la visite du chef de l'Église grec-melkite catholique, Maximos V Hakin, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem en 1984 puis à nouveau en 1990. L'église est officiellement mise en vente en 1995.

Des projets sont esquissés par des acheteurs potentiels ; aucun ne se concrétise. L'église est tout de même achetée, en 2000 par un groupe d'investisseurs désireux de la recycler en restaurant et salle de spectacle.


Source : Ville De Montréal

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